Après Scandales , qui épinglait l’Église sur la pédophilie ou le vote extrême-droite, Christian Delahaye élargit son propos aux liens entre les religions et le populisme dans un nouvel essai. Son Alliance contre nature, sous-titrée « Quand les religions nourrissent le populisme » (282 pages., 18 €, éditions Empreinte), puise très loin dans les textes saints, tout en faisant écho à l’actualité du moment.
« Il y a comme un air de famille dans tous les mouvements populistes. »
Pour en convaincre son lecteur, Christian Delahaye l’invite, dans son dernier livre, à une revue de détail des mouvements émergents qui secouent actuellement la planète. Et pour ce journaliste, spécialiste des affaires religieuses, pas de doute : du « populisme chrétien de Donald Trump » à Vladimir Poutine, « qui se drape dans la tradition orthodoxe », en passant par les références appuyées au catholicisme d’un François Fillon pendant sa campagne 2017, le retour du religieux a incontestablement partie liée avec cette recrudescence.
Évidemment, dès les premières pages de cet essai, on saisit que c’est d’un retour « insidieux, perverti et dévoyé » qu’il s’agit. L’auteur de l’Alliance contre nature stigmatisant d’emblée cette « marée noire populiste » qui « charrie des références au christianisme, ou plutôt à un avatar pestilentiel du christianisme ».
Le cadre est posé, place à la démonstration. Qui aime bien châtie bien ? Expert du dialogue interreligieux, Christian Delahaye connaît son caté par cœur et son Église (catholique) sur le bout des doigts. Et, pour lui, l’évolution post-conciliaire de celle-ci ces quarante dernières années n’est pas pour rien dans la dérive identitaire de nombre de fidèles. Le populisme en serait en quelque sorte la résultante funeste.
Comments